Le trio ORENDA, composé de Stefka Miteva (chant, claviers et percussions), Sandrine Conry (chant, guitare, tamboura) et Julia Orcet (chant) s’est installé en 2016 à Bagnolet. À l’origine, on retrouve la chanteuse Stefka Miteva. Diplômée de l’école supérieure des arts de Prague, le CIM et le Studio des Variétés de Paris, elle a de nombreuses cordes à son arc : artiste-interprète, autrice, compositrice, comédienne-marionnettiste… Julia Orcet, elle, est une chanteuse, autrice, compositrice. Enfin, Sandrine Conry est un peu la régionale de l’étape puisqu’elle est née à Montceau-les-Mines et a fait ses études à Dijon ainsi que ses premiers pas professionnels. Comme Julia Orcet, elle est également chanteuse, autrice et compositrice.
Parfois accompagnées d’instruments traditionnels bulgares comme la grosse caisse ou la tamboura /instrument à cordes/, ORENDA partage avec beaucoup d’enthousiasme et de chaleur sa passion pour les chants bulgares mais aussi les chants orthodoxes et d’autres chants du folklore des Balkans. Une invitation au voyage sonore et émotionnel insolite dont le coup d’envoi a été donné en 2018 quand le rapper français Maître Gims appelle Stefka Miteva en lui demandant de l’accompagner sur scène avec un chœur bulgare lors de la finale de l’émission "The Voice". Alors, plus de 6 millions de personnes entendent pour la première fois la chanson traditionnelle bulgare "Bre, Petrunko" dans un arrangement contemporain, revisitée par ORENDA.
"Son rêve, dès son enfance, était de chanter avec des voix bulgares. Gims m’a demandé de faire un chœur de 12 personnes et proposer une chanson et un arrangement. Après cette participation, nous avons décidé de garder cet ensemble, qui est passé par la suite par différentes étapes. Un an plus tard, nous nous sommes de nouveau produits dans un concert de Gims au Stade de France où nous étions 24 choristes. Gims connaissait le musicien belge Stromae qui nous avait entendues sur le stade et qui m’a contactée en me proposant de participer à son album "Multitude". J’ai écrit l’introduction de sa chanson "L’Enfer" que nous avons chantée toutes les trois. Depuis ce moment, nous existons toujours en tant que trio, dont le répertoire est composé de polyphonies bulgares, de musique traditionnelle et orthodoxe et d’un spectacle français que nous avons appelé "La Louve", explique Stefka Mitéva à Radio Bulgarie.
· Stromae sort L’Enfer avec des choristes bulgares
Grâce à ses collaborations musicales et à l’incroyable élan de Stefka Miteva, le trio a été invité par le ministère français des Affaires étrangères à prendre part au Sommet de la francophonie à Paris en 2024. En mars 2025, ORENDA arrive pour la première fois en Bulgarie avec trois concerts à Sofia et Plovdiv dans le cadre de la Semaine de la francophonie.
"Notre répertoire était essentiellement français, compte tenu de l’occasion", nous confie Miteva qui ne cache pas les émotions que le concert du trio au Grand auditorium de la Radio nationale bulgare ce 15 octobre suscite en elle, le premier grand concert individuel de ORENDA qui présentera un programme majoritairement bulgare. La Radio nationale joue en outre un rôle important dans son histoire personnelle. Pendant 10 ans, de ses 6 à ses16 ans, elle a chanté dans le Chœur d’enfants de la RNB. "Des années inoubliables", avoue-t-elle.
Ce 15 octobre, elle monte sur la même scène mais aux côtés de ses "consœurs musicales".
La polyphonie et les différentes cultures folkloriques ont marqué le parcours de Julia Orset et Sandrine Conry.
"Moi, j'ai toujours chanté, depuis toute petite", déclare Julia Orset dans le studio de Radio Bulgarie. "Quand mes parents en parlent, ils me disent que déjà avant de parler, je chantais dans la voiture. Je leur cassais les oreilles pendant toute la route. Et donc j'ai très vite pris des cours de chant en chorale dans une chorale adulte, alors que j'avais 8 ans et après mes études, après le BAC, je suis montée à Paris faire une école de musique. J'ai écouté en parallèle beaucoup de chants du monde. Je faisais déjà beaucoup de polyphonie et de voix différentes. Et quelques années plus tard, j'ai vu qu'il y avait une audition pour entrer dans le groupe. Et depuis je travaille les voix bulgares, voilà bientôt 14 ans".
Il s’agit en fait de "Samodivi" /Nymphes/, un groupe que Stefka Miteva avait créé avec une autre chanteuse. Pendant la même période, aux alentours de 2011, Miteva rencontre Sandrine Conry dans un autre ensemble qui interprétait de la musique traditionnelle croate.
"Je pense qu’il y a un lien direct avec quelque chose de très maternel et très familial. Comme Julia et Stefka, j'ai commencé à chanter quand j'avais 5 ans à l'école maternelle avec de la transmission de la part de figures maternelles. Ces images maternelles, je les ai retrouvées au fur à mesure que j'ai grandi dans la chorale, après dans une chorale d'adultes où j'étais entourée d'autres figures maternelles, d'autres chanteuses. Et après le fait d'être intéressé par les musiques d'autres pays... Moi, je viens d'une région en France où il y avait beaucoup d'immigrés polonais et je chantais dans des chœurs. J'ai commencé par la musique classique. Après les concerts et après les week-ends de répétition, il y avait la partie festive avec les chants traditionnels. Plus tard, je me suis intéressée aux musiques du monde. J'ai fait des choses très variées dans beaucoup de langues. "
Au fil du temps, Sandrine s’intéresse à la musique traditionnelle européenne et balkanique, elle enseigne, compose et chante dans différents groupes. C’est sa rencontre avec Stefka Miteva qui lui révèle la profondeur et la beauté du chant traditionnel bulgare.
"Ce qui me fait vibrer, ce sont les harmonies très serrées avec les secondes, des harmonies qu'on n'a pas forcément chez nous et que moi j'ai plus entendues dans le jazz ou dans les musiques contemporaines. C'est super intéressant de les retrouver dans des musiques traditionnelles, dans des musiques millénaires. Et puis les rythmes impairs… Enfin, moi, j'aime être chanteuse, j'aime être soliste, mais ce qui me plaît le plus dans la musique c'est le partage et c'est vraiment la musique de groupe."
Sandrine compare le chant traditionnel bulgare avec l’ambiance des musiques afro-américaines et du gospel, un mélange de joie et de tristesse, de nostalgie.
Stefka Miteva avoue que le plus difficile dans le chant bulgare était la maîtrise de la production du son. Pour Sandrine et Julia, le plus grand obstacle était le "L" vélaire de la phonétique bulgare. Le concert en Bulgarie est une vraie joie pour toutes les deux : "On chante vos chansons depuis 15 ans et enfin, nous voilà ici", sourit Julia. Elles sont impressionnées par l’hospitalité bulgare et par le bon accueil du public.
Après Sofia, les trois musiciennes retourneront à Paris pour réaliser leurs nouvelles idées sur un spectacle, amalgame entre les chants bulgares et des chansons inconnues ou oubliées de la musique traditionnelle française. Bientôt, sortiront également quelques films avec leur musique, dont "Sacrifice" de Romain Gavras, le fils de Costa-Gavras, et une production de Netflix.
Version française : Maria Stoeva
Photos : orendatrio.fr, Facebook/ Stefka Miteva, Vesséla Krastéva
Version française : Maria Stoeva Photos : archives personnelles, artistite.net, btvnovinite.bg, asenovgrad.bg, archives
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