Le projet de Loi de finances 2026 a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 21 novembre. Les changements prévus au cadre financier de l’an prochain ont cependant provoqué une virulente dispute entre la coalition dirigeante et l’opposition, alimentée par le mécontentement syndical et patronal. "Il y a toutes les raisons pour des protestations, qui seront intenses et ne font que commencer", a prévenu l’ancien premier ministre Nikolay Denkov de "Poursuivons le changement". D’après lui le budget proposé nuira aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises et c’est pourquoi lui et ses partenaires bloqueront le parlement en revendiquant une révision du projet de budget 2026 avant sa deuxième lecture, qui devrait avoir lieu d’ici la fin du mois.
Selon la ministre des Finances Téménoujka Petkova (GERB) le PLF adopté en première lecture garantit la résilience financière de la Bulgarie à long terme. A la fin de 2026 la dette publique devrait atteindre 31% du PIB. Le déficit budgétaire devrait être de 3% du PIB. Le vice-premier ministre du Parti socialiste Atanas Zafirov a également défendu le PLF, appelant à ce qu’il n’y ait pas d’amendements avant la deuxième lecture. A ses dires ce projet de budget contient des mesures avec lesquelles la coalition au pouvoir ne peut pas faire de compromis et il doit donc être adopté sans changements importants.

Le passage à l’euro le 1er janvier 2026 ajoute une dimension supplémentaire aux débats budgétaires. Le gouvernement affirme que l’augmentation des revenus, notamment du SMIC, est nécessaire pour calmer les angoisses de la population suscitées par la perte imminente de la monnaie nationale. Le SMIC devrait passer à 620 euros début 2026. D’autre part, le PLF prévoit une augmentation des cotisations vieillesse de 2% à partir du 1er janvier 2026 et encore 1% à partir du 1er janvier 2028, une augmentation du montant plafond du revenu soumis à cotisation à 2352 euros, soit 11,4% de plus qu’à présent, mais aussi une revalorisation des pensions de retraire de près de 8% à partir du 1er juillet 2026.
"Brutalement déséquilibré et irréalisable" : c’est ainsi que Nikolay Denkov voit le projet de budget du gouvernement. Il note aussi que certains secteurs (y compris certains aux rémunérations déjà élevées) obtiennent des revalorisations importantes, alors que le privé "est frappé de plein fouet". Il a souligné dans un entretien à la RNB que les critiques à l’encontre de ce PLF fusent de toutes parts : de l’opposition, des syndicats et du patronat et a rejeté les tentatives d’expliquer cette grogne générale par le passage imminent à l’euro. D’après lui les désaccords ne sont pas sur l’euro, mais sur la structure même du budget. "Affirmer que celui qui proteste contre le budget est contre l’euro est totalement inacceptable", a été catégorique Nikolay Denkov.

Pour ce qui est de la vision extraparlementaire du budget, la principale critique des employeurs a trait à l’accroissement mécanique des recettes en augmentant les cotisations, mais aussi à l’augmentation des dépenses sans réformes en contrepartie. Ils estiment que c’est une solution à court terme qui va affaiblir l’activité économique et ne garantira pas un financement durable des divers systèmes. Ils avertissent que l’augmentation des charges sociales fera grimper les coûts du travail de 8-10% et entraînera une flambée des prix, ralentira les investissements et accroîtra la part de l’économie grise.

Les syndicats réclament de leur côté une revalorisation plus importante des salaires, arguant que l’inflation a déjà atteint 5,3% et une augmentation de 5% des frais du travail dans le public est extrêmement insuffisante, car le pouvoir d’achat serait de fait en baisse. La grogne se déclare déjà dans divers secteurs de la fonction publique, notamment dans l’Institut national de la Statistique et l’Institut national de la sécurité sociale, avec des protestations et des menaces de mouvements de grève. La Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie a également annoncé des mobilisations, insistant pour une politique des revenus qui garantirait une revalorisation d’au moins 10% des salaires dans la fonction publique.
Édition : Eléna Karkalanova
Version française et publication : Christo Popov
Photos : BTA, BGNES
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