La crise politique dans laquelle la Bulgarie était plongée depuis des mois a trouvé son dénouement logique dans la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation de législatives anticipées le 5 octobre prochain. Malheureusement, la conjoncture instable et les secousses politiques ont également éclaboussé le système bancaire de la Bulgarie qui n’arrive pas à se remettre, la 4e banque du pays, la Banque corporative, ayant été placée sous tutelle dans l’attente d’un plan de sauvetage ou d’une liquidation judiciaire. Nous n’avons pas non plus compris s’il fallait toucher ou pas au budget de l’Etat et si la situation du pays était un peu, beaucoup ou pas du tout aussi grave que d’aucuns le prétendent… En clair, l’image de la Bulgarie, reconnue pour la stabilité de ses finances gérées d’une main de maître, s’est trouvé ternie aux yeux du monde. La confiance dans les institutions a été mise à rude épreuve, les Bulgares ayant été les premiers à battre en retraite. Surtout que les réactions peu énergiques et contradictoires de la banque nationale de Bulgarie ont sérieusement ébranlé sa réputation, certains experts allant même jusqu’à l’accuser d’avoir contribué en partie au séisme dans le secteur bancaire bulgare. C’est sans doute cette atmosphère de discrédit qui a donc contraint la Banque centrale à appeler à la rescousse, en pleine période des vacances, le FMI. En effet, il y a quelques jours, le gouverneur de la banque centrale Ivan Iscrov s’est adressé au directeur du Département des marchés monétaires et de capitaux du FMI, José Viňals pour demander un audit des finances de l’Etat bulgare, une façon de reconnaître son incapacité de venir à bout de la situation.
Il va sans dire qu’une expertise objective, professionnelle et compétente que sera celle du FMI sera utile et permettra d’envisager les mesures adéquates pour régler les problèmes du pays. Surtout qu’aux yeux de la Bulgarie, le FMI est une institution financière digne de respect, et non pas le lobbyiste et défenseur des intérêts du gros capital à travers le monde. Et si le FMI donne son accord pour auditer les comptes de l’Etat, les conclusions et recommandations de ses experts feront l’unanimité des Bulgares, qu’ils soient experts, politiques ou simples citoyens lambda. Sauf qu’il est un peu triste de constater qu’une fois de plus, nous avons du mal à mettre de l’ordre dans notre maison et à gérer seuls nos propres affaires…
Version française : Sonia Vasséva
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