Le 9 février, les autorités libyennes arrêtent vingt-trois Bulgares du personnel médical de l’hôpital de Bengazi, inculpés de contamination volontaire par le VIH d’au moins 393 enfants. Quelques jours plus tard, une majorité d’entre eux est libérée, mais restent inculpés cinq infirmières bulgares (Kristiyana Valtchéva, Nassia Nénova, Valentina Siropoulo, Valya Tchervéniachka et Snéjana Dimitrova) et un médecin d’origine palestinienne, naturalisé bulgare (Ashraf al-Hadjudj). Au cours de l’an 2000, ils sont accusés de plusieurs crimes, dont homicide prémédité et participation à un complot organisé étranger pour commettre un crime de terrorisme international avec objectif d’atteindre à la sécurité de l’État libyen. Ils seront défendus par quatre avocats bulgares et un du côté libyen.
A l’exception de Kristiyana Valtchéva, toutes les infirmières bulgares travaillaient à l’hôpital « Al-Fath » à Bengazi depuis 1998. En 1998, des parents d’enfants contaminés par le virus du SIDA interrompent une conférence de santé et demandent à ce que l’Etat intervienne dans cette crise d’épidémie. D’autres encore, écrivent des lettres au ministère de la Santé libyen. Mouammar Kadhafi promet une punition exemplaire pour les responsables. Pourtant, les archives témoignent que des cas de contamination par VIH sont répertoriés dès le début des années quatre-vingt-dix et qu’il y a une augmentation dans la période 1997-1998. Les autorités sanitaires ont caché des parents la véritable cause des maladies des enfants, craignant l’effet que cela pourrait avoir sur l’opinion publique. Alors, l’accusation est rejetée sur le personnel médical étranger.
Au début, quatre chefs d’accusation sont montés contre les infirmières et le médecin. Le premier procès commence en 1999 avec chef d’accusation pour participation à un complot organisé étranger. Le procès commence sans que la justice libyenne n’informe le parti des accusés. Le procès est arrêté car le tribunal n’a pas reçu des preuves démontrant leur culpabilité et en plus, lors des auditions, les accusés ont déclaré qu’ils ont avoués sous torture. Entre temps, la Libye retire son accusation contre Israël et un complot entre le FBI et Mossad.
Un deuxième procès commence en 2002 avec chef d’accusation pour expérimentation illégale avec des médicaments et contamination préméditée avec VIH.
La défense a convoqué comme témoin le découvreur du virus du SIDA, le professeur Luc Montagnier. Il explique que l’état d’hygiène dans les hôpitaux était propice à la contamination par transfusion sanguine déjà avant l’arrivée des infirmières bulgares. Malgré cela, à l’issue du jugement du tribunal en 2003, les cinq infirmières et le médecin d’origine palestinienne sont condamnés à mort. Le principal chef d’accusation est l’homicide prémédité de plus de 400 enfants. L’époux d’une des infirmières, Zdravko Guéorgiev, médecin dans le désert est lui accusé de quatre ans de prison pour possession illégale de devises étrangères.
Cette affaire dure huit ans et malgré la pression de l’UE et des USA, les condamnations à mort sont réitérées. Finalement, au bout de huit ans, un tournant heureux délivre les accusés. Le 24 juillet 2007, le Président français Nicolas Sarkozy déclare officiellement que la France et l’UE ont obtenu des autorités libyennes l’extradition des infirmières et du médecin de la Lybie. La femme du Président Sarkozy, Cécilia Sarkozy, s’est rendue personnellement deux fois à Tripoli pour négocier avec Kadhafi. Voici ce qu’elle raconte de ses rencontres secrètes :
« C’est certain que le Colonel Kadhafi est un personnage sinistre, qui utilisait les moyens de la violence et de l’attitude brutale. Dès notre première rencontre nous devions rentrer dans un rapport de force. Il a fallu parler avec lui, avec son fils Saïf al-Islam et d’autres personnalités importantes à Benghazi…Car en principe, le pays est divisé en plusieurs camps. Au début, Kadhafi lui-même était susceptible de laisser partir les accusés, mais c’est son fils et ceux qui étaient derrière lui qui ne voulaient pas. Il fallait surmonter cette confrontation intérieure ».
Pour RBI, Kristiyana Valtchéva se souvientdes premières heures après la libération.
« Lorsque nous avons quitté l’espace aérien libyen, le pilote nous l’a annoncé au micro. C’était un vrai bonheur pour nous. A l’aéroport de Sofia nous attendait le Président bulgare et Cécilia Sarkozy. Nous avons récemment revu Mme Sarkozy, 6-7 ans après tout ça. Pour moi, le nom Cécilia signifie liberté. »
En 2011, quatre années après la libération des infirmières et du médecin et 12 ans après le début de ce supplice, l’ancien ministre de la Justice à du à son tour répondre des crimes de l’Etat libyen, lors du printemps arabe à Tripoli. Il a déclaré pour sur la chaine Al Jazzera, que la contamination des enfants par VIH était la conséquence des actes de Kadhafi lui-même. Ainsi, les cinq infirmières et le médecin palestinien, ont-ils au moins étaient moralement récompensés.
Version française : Miladina Monova
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