Il y a quelques jours à peine, le Parc National Rila situé dans la montagne éponyme, en Bulgarie de l’Ouest a marqué son 25ème anniversaire. Pour ceux qui aiment les chiffres le Parc National de Rila est un des plus vastes territoires protégés en Europe et dans les Balkans. Il a été créé en 1992, le 24 février plus exactement dans le but de sauvegarder la biodiversité et de protéger les espèces et les écosystèmes rares et menacés dans la plus haute montagne des Balkans (le mont Moussala culmine à 2925 m d’altitude) et sa superficie fait plus de 107 923 ha. Quelques années plus tard, en 1999 la majeure partie du Parc Rila  - 81 046 ha plus exactement, sont classés Parc National et le reste est dénommé Parc Naturel du Monastère de Rila.

Le Parc comprend les réserves naturelles Parangalitza, Skakavitza, Ibar et la réserve centrale Rila, qui constituent en fait le cœur du Parc National avec les écosystèmes vierges et les habitats des espèces animales et végétales les plus remarquables. Ils figurent dans la liste de l’ONU des parcs nationaux et des réserves naturelles. Les forêts naturelles d’épicéas, de sapins et de pins des Balkans forment 95% des territoires, les arbres ayant pour la plupart plus de cent ans d’âge, la diversité des habitats représente une part importante dans le réseau Natura 2000.

Selon Kiril Stamboliev, expert en faune dans le Parc National, la biodiversité de la montagne de Rila est extrêmement riche – les plantes supérieures répértoriées comptent plus de 1400 espèces.

„La grande importance du parc au niveau de la conservation tient aussi à la richesse des plantes reliques plus de 105 espèces ainsi que des plantes endémiques – 36 balkaniques et 21 bulgares, dont 3 ne se rencontrent que dans le Rila. Il s’agit de la primevère du Rila, de l’alchémille de Pawlow et de la rhubarbe de Rila. Le Parc National Rila est le sanctuaire de l’ours brun. Le Parc abrite aussi la plus nombreuse population de chamois, il est également l’habitat des sousliks, appelés aussi écureuils terrestres, un habitat situé à la plus grande altitude dans le pays ainsi qu’un des quatre habitats du triton alpestre, une espèce rare. Le Parc abrite aussi plus de 100 espèces d’oiseaux dont l’aigle royal, la chouette boréale, le tétras, la bartavelle. Sur le territoire du parc sont conservées 38% des plantes répertoriées en Bulgarie, 80% des espèces d’invertébrés, 80% de la faune glaciaire des étangs et 20% des animaux vértebrés.”

Les sites naturels, les refuges et les chalets, le dense maillage de sentiers de randonnées et d’écosentiers sont le royaume de prédilection pour les touristes. Sans oublier les pistes de ski de Borovetz et de Maliovitza. Et aussi les séminaires d’été de la confrérie blanche du maître Petar Danov qui se tiennent du 1er au 23 août sur les lacs de Rila et où le 19 août les membres de la confrérie blanche accueillent le lever du soleil tout en haut du mont de Prière de Rila, le soleil ce jour-là est réputé rayonner d’une force magique.

Mais il y a hélas le revers de la médaille - l’homme est à l’origine de bien de dégâts causés à l’écosystème, à la flore et à la faune parce que avec l’entrée en service du téléphérique dans le parc le flux des touristes est incessant. Pour le seul mois d’août ils sont  près de 2000 personnes en une seule journée à s’y rendre. Le grand problème aux yeux de la direction du parc ce sont les déchets que les personnes qui viennent pique-niquer laissent derrière eux ainsi que les feux qu’ils allument et qui non seulement polluent l’air mais détruisent les sols et les espèces végétales. Vu l’immense territoire du Parc il est très difficile pour les vigiles de prévenir ce genre de délits. Voilà pourquoi la direction lance un appel aux visiteurs et aux touristes de faire preuve de sens des responsabilités et se comporter en véritables bons gestionnaires de cette inestimable richesse dont nous a comblés la nature généreuse.

Version Roumiana Markova 

Photos: BGNES, bg.wikipedia.org et archives