Cette année l’orchestre symphonique de la Radio nationale célèbre ses 70 ans. Et autant de saisons, si l’on y ajoute la toute nouvelle qui s’ouvre ce 28 septembre par un concert à la salle Balgaria. Maestro Mark Kadin, chef d’orchestre principal de la prestigieuse formation lève le voile sur les programmes de la saison qui sera émaillée d’événements marquants. 

« Nous ouvrons cette saison festive avec la musique de Dobrinka Tabakova – la jeune Bulgare fait partie des compositeurs contemporains  dont les œuvres sont interprétées sur les scènes mondiales. Sa pièce „La Comète d’Orphée“ est une belle illustration de l’humeur festive de notre orchestre musiciens, une musique aux tonalités solennelles et colorée qui impulse la joie. Nous accompagnerons la remarquable musicienne Anna Tsybuleva, lauréate de plusieurs concours internationaux. Elle jouera le deuxième concerto pour piano de Chopin. Les mélomanes auront le bonheur d’entendre la Huitième symphonie - une des perles de l’œuvre d’Antonin Dvorak. Bien que moins connue de sa superbe Neuvième symphonie, elle n’en est pas moins une œuvre intéressante et profonde. »

Nous aurons à l’affiche des pièces bulgares ainsi que des œuvres de compositeurs de divers courants, oeuvres inédites ou rarement interprétées en Bulgarie.

« Nous avons pour mission de présenter la musique contemporaine bulgare mais encore d’entretenir l’intérêt pour les œuvres que nous ont légué les compositeurs des générations précédentes. C’est pourquoi nous avons inclus des pièces de Lubomir Pipkov, d’Alexandre Raytchev. Le concert du 1er février 2019 mettra à l’honneur Guéorgui Mintchev, une des figures de proue de la musique contemporaine bulgare et marquera son 80e anniversaire. Le compositeur lui-même l’a dédié à ses maîtres avec une belle phrase qui dit toute son émotion: „Je m’incline profondément devant mes maîtres“, parce que au programme seront interprétées aussi des pièces de Marin Goléminov, Rodion Chtchédrine, Aram Khachatourian. Avec le concert prévu pour le 15 mars – la fête de l’indépendance de la Hongrie - nous rendrons hommage à ce beau pays et nous avons invité pour l’occasion le remarquable violoniste hongrois Christophe Baratay. Je crois que le public bulgare saura apprécier son talent, d’autant qu’il compte parmi les meilleurs violonistes ces derniers temps. Le 17 mai 2019, nous interprèterons une suite d’Alfred Schnittke du film „Ames mortes“, une première pour la Bulgarie, ainsi que la musique composée par Serge Prokofiev pour La Dame de pique, un film qui n’a jamais été réalisé. D’ailleurs tous les concerts méritent l’attention des mélomanes, dans chacun d’eux nous avons prévu des oeuvres inédites et inspirantes. »

A la question sur l’idée qui fédère les douze concerts de la nouvelle saison le maestro a répondu:

« Elle est toute simple. Nous ne donnons pas beaucoup de concerts puisque notre tâche première en tant que formation musicale de la Radio nationale est de faire des enregistrements.  C’est peut-être pour cela qu’on nous voit plus rarement sur scène, à la différence des autres orchestres symphoniques, et nous cultivons cette différence, en essayant toujours d’apporter du neuf au public. Nos solistes, eux non plus ne sont pas toujours des stars mondiales – nous préférons travailler avec des jeunes qui montent et qui prendront la relève, et qui, un jour deviendront peut-être les stars de la musique moderne. Nous aimons découvrir de nouveaux noms –  Anna Tsybulova, Fabian Müller, qui sera le soliste au concert pour piano de Schumann le 9 novembre prochain. Bien entendu, nous devons tenir compte des goûts du public, lui présenter ce qu’il connaît et aime, mais en même temps nous essayons d’interpréter les standards, les pièces connues en novateurs, les présenter au public différemment. »

A la fin de la saison précédente, les musiciens du Symphonique de la Radio nationale ont organisé des manifestations pour réclamer une rémunération décente pour leur travail. Ils ont donné des concerts en plein air sous la direction de Mark Kadin.