Willy Prager est parmi les fondateurs d’Antistatic. L’histoire du festival international débute en 2008 à Sofia en tant qu’événement unique par son genre qui résulte des efforts du réseau balkanique de danses modernes « Académie de danse nomade » et se tient dans le but de la popularisation et du développement de la danse moderne dans les pays de la région. Prager a fait des études à l’Université des arts de Berlin, à l’Université de Plovdiv, ainsi qu’a participé dans les classes théâtrales expérimentales « 4XC ». Il a travaillé avec les meilleurs réalisateurs et chorégraphes du monde entier. Prager s’est également vu décerner le prix du public, « Prix Jardin d’Europe », lors du festival « Impulstanz » de Vienne en 2013.

Pour son plus récent projet chorégraphique « Le plus petit peut sembler le plus grand mais souvent ce n’est strictement rien » il travaille avec des étudiants de l’Académie de danse et de performances du Centre de danse national de Bucarest. La présentation inspirée par la troupe espagnole de disco « Ballet Zoom » fait partie de l’affiche de la 14^e édition d’Antistatic.  

« J’ai été inspiré par le message qu’envoient les arts visuels « Less is more ». Mais tout ce qui découle de la pandémie nous vient en trop car nous avons fort besoin de nous toucher et de nous embrasser », déplore Willy Prager.

Le Festival aura lieu du 28 mai au 6 juin sous la devise « De plus en plus près ».

Notre objectif dès le début, il y a 14 ans, était de montrer au public que la danse moderne n’est pas quelque chose d’incompréhensible et que l’art moderne en général ne s’oppose guère à la communication, au contraire, ajoute Prager. Cette année le programme est entièrement international, ce qui crée de nombreux défis face aux organisateurs du forum :

Nous attendons des artistes d’Allemagne, de France, de Finlande, de Roumanie et admirerons même un spectacle des USA. Nous sommes convaincus que le moyen de communiquer est « en live » via des interprétations artistiques. C’est pourquoi grâce à notre devise « De plus en plus près » nous respectons la consigne de nous tenir à distance mais déclarons dans le même temps qu’il est possible de trouver la bonne manière pour rester près de l’art vivant.

Pour la première fois cette année le festival présente un spectacle qui se jouera le jour de l’inauguration de l’événement. La chorégraphe Paula Roslone (Allemagne) se rendra pour la première de ce dernier. Elle travaillera avec 20 interprètes bulgares de différents âges et expertises pour la mise en scène de « En mémoire de Merce Cunningham ». En 2019 est célébré le 100^e anniversaire de la naissance de cette légende de la danse.

Le programme du festival prévoit 15 événements au total dont des spectacles, des rencontres avec des artistes, des entretiens, ainsi que la présentation de la 3^e édition de l’unique en Bulgarie « Magazine de la danse ». Celui-ci présente les moyens par lesquels la politique pénètre dans les arts, ainsi que la façon dont le corps réagit aux différentes activités et protestations politiques, a expliqué Willy Prager. Le Festival de la danse qui aura bientôt lieu à Sofia n’a pas de caractère compétitif, ses spectacles étant surtout orientés vers un public international car étant muets et le peu de mots qu’on pourrait y entendre sont en langue anglaise, a aussi précisé Prager.

Version française : Nina Kounova

 Photos : antistaticfestival.org