Des fonds européens supplémentaires du budget de l'UE sont attendus pour le financement de projets d'exploitants agricoles approuvés pendant la période 2014-2020. Cet argent est destiné au secteur agricole, le but étant d’assurer son fonctionnement dans les deux années (2021 et 2022) précédant la prochaine période de financement de projets qui s’étend de 2023 à 2027. Cette bonne nouvelle arrive à point nommé pour atténuer le choc causé par la brusque montée de l’inflation et le déclin du marché suite à la crise économique et sanitaire. L’argent est là, mais l’administration tarde bien trop à le verser aux fermiers et aux agriculteurs en temps utile, et ces moyens risquent de ne pas être utilisés ou même d’être dévalués par l’inflation. C’est ce qu’affirme dans une interview à RNB-Kardjali Ivanka Douchkova, directrice du Groupe d’initiative locale Stambolovo-Kardjali 54. Ces groupes sont des partenariats entre le public et le privé qui servent d’intermédiaire entre l’Etat et les bénéficiaires locaux et il en existe 64 en Bulgarie. Cette année chacun de ces groupes devrait recevoir 700 000 euros dans l’agriculture. Ces sommes ne sont pas liées à la crise sanitaire, qui est en revanche prise en compte pour une augmentation de ces aides agricoles pour la période 2023-2027.
Le délai de dépôt des dossiers de nouveaux projets a été prolongé jusqu’à juin 2025. Ivanka Douchkova signale cependant que la lenteur de l’appareil administratif a souvent causé l’échec de projets déjà approuvés. « Un retard d’un ou deux ans démotive les bénéficiaires, les circonstances changent et en fin de compte ils renoncent à mettre en œuvre ces projets », explique-t-elle.
« Les frais de construction, les prix des machines, le coût du travail ont drastiquement augmenté l’an dernier, ce qui fait que les bénéficiaires ne sont pas en mesure d’exécuter les activités prévues dans leurs projets. Tout devient plus cher, pour les matériaux de construction jusqu’à 3-4 fois plus cher. Mais nous ne sommes pas les seuls touchés, tout le monde en Bulgarie a ce problème. Certains projets ont pris environ 2 ans de retard, mais à présent les choses se passent un peu plus vite dans l’administration, elle a augmenté son personnel et rattrape petit à petit le retard accumulé. Mais le problème est que les gens n’ont pas de fonds propres pour financer leurs projets, les déclarer comme accomplis et attendre d’être remboursés », dit Ivanka Douchkova.
Elle explique que son groupe d’initiative locale évalue les projets en rédigeant des milliers de pages de comptes-rendus et de rapports. Cela prend deux mois minimum. Si la procédure était accélérée au niveau de l’administration centrale de sorte à ne prendre que quelques mois au lieu de plusieurs années, le problème des paiements en retard s’en trouverait réglé. Il y a aussi d’autres obstacles pour les projets financés par les fonds européens.
« Avec l’inflation galopante actuelle, même 6 mois sont à présent un délai trop long et cela modifie et complique les conditions de réalisation des projets. Il faudrait que le Fonds d’Etat à l’Agriculture accélère son travail. Les banques posent également problème, parce qu’elles sont réticentes à accorder des crédits et exigent une hypothèque de bien immobilier comme garantie, bien que le bénéficiaire leur présente un contrat conclu avec le Fonds d’Etat. En plus, une fois le crédit obtenu, les bénéficiaires doivent immédiatement commencer à le rembourser, mais ils n’en ont pas les moyens. C’est pourquoi il faudrait qu’il y ait une période de grâce, pour que les agriculteurs puissent obtenir leur financement sur fonds européens et ne commencer qu’ensuite à rembourser leur crédit », estime Ivanka Douchkova.
Version française : Christo Popov
Photos : BGNES, Groupe d’initiative locale Stambolovo-Kardjali 54
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