Les 100 premiers jours de gouvernance de la quadruple coalition entre « Poursuivons le changement », « Il y a un tel peuple », le Parti socialiste bulgare et « Bulgarie démocratique » sont derrière nous. Ils se sont écoulés dans une suite ininterrompue de crises comme la guerre en Ukraine et le flux de réfugiés vers notre pays, la flambée des hydrocarbures et l’électricité et la hausse des prix de détail des produits de première nécessité.
« On s’attendait à une crise politique et sanitaire et il semblerait que le sentiment de crise politique pourrait être surmonté », a déclaré sur Radio Bulgarie le sociologue Parvan Siméonov.

« Le sentiment d’une crise sanitaire est passé, mais nous avons maintenant la guerre et l’inflation. Voilà pourquoi les dirigeants se sont trouvés face à une situation compliquée. Mais les gens ne veulent pas d’élections anticipées et un nouveau gouvernement. La baisse de la cote de popularité du cabinet est typique des processus habituels d’érosion. »
Selon le politologue Svétoslav Malinov nous devons juger le gouvernement sur sa capacité à gérer les crises qui s’accumulent et non sur sa capacité à remplir ses promesses électorales.

« Le gouvernement résout certaines choses en partie, d’autres assez bien et en laisse d’autres encore de côté. Je pense qu’il a su résoudre la crise du Covid-19. Pour ce qui est de l’Ukraine, il faut une conviction sincère que nous devons agir en alliés au lieu de tergiverser et dire que nous sommes contraints d’agir comme nous le faisons », dit Malinov sur Radio Bulgarie.
Un autre défaut de l’exécutif actuel est selon lui est l’inaptitude du premier ministre Kiril Petkov d’imposer et défendre certains sujets.
« En ce moment on ne dirait pas que c’est le premier ministre qui dirige le gouvernement. On voit comment ce sont le président Roumen Radev et le Parti socialiste qui déterminent la position de l’exécutif sur l’Ukraine », pense Malinov.
Le président du conseil stratégique auprès du chef de l’Etat Alexandre Marinov a loué le fait que les partis ont su garder la quadruple coalition stable et surtout fonctionnante.
Il a toutefois critiqué son travail sur une de ses grandes priorités : la tolérance zéro de la corruption et la lutte contre ce fléau, ainsi que l’interpellation du leader de GERB et ancien premier ministre Boyko Borissov, l’ex-ministre des Finances Vladislav Goranov et la chargée de communication du parti Sevdélina Arnaoudova.
« Ce qui importe est d’éradiquer les causes systémiques de la corruption. Cette éradication n’est pas toujours liée aux actions de justice. Naturellement, lorsqu’il est question d’accusations concrètes, elles doivent être argumentées de façon très convaincante », a déclaré Marinov.
Selon le sociologue Parvan Siméonov le format de coalition dirigeante et l’adoption du budget 2022 qui permet au gouvernement de dépenser généreusement sont des avantages dans cette situation de crise. Une telle alliance gauche-droite peut cependant aussi être une malédiction, ajoute-t-il.
« Comme on peut le voir, en temps de guerre il y a des tensions sur l’axe Est-Ouest. C’est ce qui caractérise les partis comme étant de gauche ou de droite. Leur coalition donne aussi une opportunité d’avoir un pied en Orient et l’autre en Occident à un moment de recherche d’équilibre. C’est au gouvernement de saisir cette opportunité, sinon des problèmes sont à craindre », dit Siméonov.
Version française : Christo Popov
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