Les vœux de Noël ou de Nouvel An des chefs d’État dans le monde sont une tradition qui dure depuis déjà 9 décennies et qui a été lancée par le roi britannique George V en 1932. La reine Elisabeth II formule ses premiers vœux de Noël à la radio en 1952 et à la télévision en 1957. Chez nous l’idée de faire des vœux de Nouvel An appartient au premier monarque bulgare après la Libération du joug ottoman de 1878, le prince Alexandre Ier Battenberg. Il commence à publier à cette fin un manifeste princier lu par un crieur public et par la suite imprimé sur des affiches.

C’est Todor Jivkov (1971-1989) qui est l’auteur des plus longs vœux de Nouvel An aux Bulgares. Et alors qu’il avait toujours opté pour un ton positif et même optimiste, les vœux de notre premier président démocratiquement élu Jélio Jélev étaient, eux, pessimistes et empreints de morosité à cause de la lenteur de la transition vers un État démocratique.

Ses quatre successeurs Petar Stoyanov, Gueorgui Parvanov, Rossen Plevnéliev et Roumen Radev formulent aussi à leur manière leurs discours solennels diffusés à la dernière minute de l’année écoulée, mais toujours avec l’espoir d’une meilleure nouvelle année.

« Les chefs d’État et leurs chargés de communication ont toujours tenu compte du fait que ces vœux sont présentés lors du réveillon et qu’ils doivent mettre l’accent très peu sur les choses du passé et beaucoup plus sur l’avenir, en insufflant de l’espoir à des moments où la conjoncture mondiale ou nationale est loin d’être rose », dit Maria Kasimova-Moase, experte en protocole, au micro de Radio Bulgarie.

En tant qu’organisateur de formations sur le sujet du protocole et plus généralement de la communication à divers niveaux sociaux elle indique ce qui est essentiel dans un discours, qu’il soit adressé à des amis, des collègues ou des fonctionnaires :

« Quel que soit son genre, le discours doit être sincère. Les gens ont été tellement trompés et sont devenus si sensibles aux mensonges que si quelqu’un dissimule une partie de la vérité ou tente de la rendre plus supportable, on s’en rend compte. Le discours devrait être parsemé d’exemples et situations proches du quotidien des gens, ils veulent sentir qu’on leur présente du vécu, ils veulent pouvoir s’en faire une idée. »

Voici sur quoi Maria Kasimova-Moase axerait les vœux de Nouvel An du président si c’était elle qui les écrivait :

« Mentionner la guerre en Ukraine est inévitable, parce qu’à mon avis c’est malheureusement le grand événement de 2022. Il n’y a pas non plus moyen de passer sous silence les dissensions au sein de la société bulgare et la sortie de la crise du Covid dont nous continuerons de ressentir les effets pour encore un bon bout de temps. En ce qui concerne l’avenir, il devrait occuper la majeure partie d’un discours de trois pages. Il serait bien que notre entrée dans la nouvelle année se fasse avec optimisme et avec l’espoir dont nous avons tant besoin, aussi bien chez nous qu’à l’échelle mondiale. Le manque d’espoir est peut-être l’arme la plus puissante qu’on retourne contre soi. »

Version française : Christo Popov