Le ministre des Finances Assen Vassilev a présenté le projet de loi de finances 2023. Le premier ministre Nikolay Denkov a pour sa part exprimé l’espoir que les députés du plus grand groupe à l’Assemblée nationale, celui de GERB-UFD, le soutiendraient, car il est réaliste. Les députés du Parti socialiste, eux, sont d’un autre avis : ils trouvent ce budget antisocial et ont fait savoir qu’ils rédigeraient un budget alternatif.
Quels sont les paramètres du projet de budget 2023 ?
Elaboré dans le respect des critères de Maastricht, il prévoit un déficit de 3% du PIB, sans augmentation des impôts ni de restriction des dépenses sociales. La croissance anticipée du PIB est de 1,8% en 2023 et 3,3% en 2024. Le taux d’inflation escompté est de 5,6%, et sur une base annuelle 8,7%. La politique fiscale dans la période 2023-2025 se focalisera sur la meilleure perception des recettes et l’allégement du fardeau administratif pour les particuliers et les entreprises. Des fonds sont prévus pour une augmentation de 12% des pensions de retraite à partir du 1er juillet.
Selon l’économiste Stoyan Pantchev ce projet de loi de finances ne réforme rien et son principal objectif est de respecter le critère de 3% de déficit budgétaire, une des conditions pour l’adhésion de la Bulgarie à la zone euro.
Il n’est pas normal que le budget soit soumis avant tout à ce critère, estime l’économiste et membre de la commission parlementaire au Budget Roumen Guetchev du Parti socialiste.
Le déficit budgétaire prend un sens quand il est combiné à plusieurs autres indices-clé. En soi, le déficit budgétaire ne suffit pas à déterminer si un pays a un niveau de vie élevé ou pas. Nous avons en outre appris que le ministre des Finances a l’intention de faire main basse sur 100% du bénéfice des entreprises d’État. Il s’avère donc qu’on ne touchera pas au secteur privé et on réglera la question des rentrées budgétaires sur le dos des entreprises du public, sans leur laisser des fonds de réinvestissement et innovations.
Guetchev signale aussi le fait que les débats sur le budget se tiendront dans une atmosphère de défiance mutuelle entre les partis au pouvoir où « la main gauche ignore ce que fait la droite ».
Ce budget va-t-il calmer les angoisses des Bulgares ?
Il semblerait que pour le moment la promesse politique de ne pas augmenter les impôts ni de faire de coupes claires dans les dépenses sociales est tenue, dit l’économiste Latchézar Bogdanov. Mais cette question va resurgir à l’ordre du jour en septembre et octobre lors de l’examen des perspectives budgétaires pour les trois prochaines années. Il est alors possible de voir s’imposer des changements structurels dans les finances, ainsi que la révision de certains programmes sociaux majeurs. D’autre part, les recettes sont toujours sujettes à caution et là-dessus je salue l’idée d’en améliorer la perception, mais cela doit devenir une politique durable et pas un pis-aller pour quelques mois à peine.
Quant à l’objectif que se donne la Bulgarie d’adhérer à la zone euro début 2025, on planche sur l’éventualité de rendre possibles les paiements parallèles en lévas ou en euros. L’idée a été lancée par le ministre des Finances, qui a toutefois précisé que cela ne pourrait pas se faire cette année. La vice-présidente de la Chambre des industriels bulgares Maria Mintchéva réagit avec circonspection :
Il s’agit là d’un défi auquel les milieux des affaires ne sont pas préparés. Il faut au moins 6 mois de préparatifs pratiques pour ce genre de changements. Il faudra modifier les caisses enregistreuses et les systèmes de comptabilité. Tout cela prend du temps et nous ne savons même pas dans quel but cette proposition est faite.
Edition : Yoan Kolev
Version française : Christo Popov
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