Près d’une semaine après les inondations dans le Sud de la mer Noire qui ont fait quatre victimes, les habitants de la région continuent de se battre pour sauver ce qui peut encore l’être. Ils indiquent qu’il faut plus d’engins lourds et d’hommes pour le déblayage des arbres abattus et des gravats. L’aide est fournie aussi bien par les autorités que par des bénévoles. Dans les localités touchées il n’y a plus d’eau potable et des routes et des ponts sont détruits, coupant leur population du reste du monde. Rien qu’à Tsarévo 12 ponts ont subi des dégâts. Le gouvernement a alloué plus de 30 millions d’euros pour la reconstruction des zones sinistrées.
Des bénévoles de la Croix-Rouge bulgare (CRB) sont à Tsarévo et au village Kosti où ils distribuent de la nourriture et de l’eau minérale, parce que celle du robinet est impropre à la consommation. « Il y a une très bonne organisation sur le terrain, chaque institution contribue en fonction de ses compétences et la Croix-Rouge bulgare fait partie du réseau de secours auprès de la cellule de crise à Tsarévo », dit la directrice de la CRB Violéta Radéva, ajoutant :
Les problèmes majeurs sont dans l’infrastructure, on procède à une évaluation des dégâts, mais il n’y a pas de personnes en situation de détresse. Nous avons une équipe sur place, tout comme les services sociaux, pour déterminer l’aide à apporter d’urgence. D’après nos conversations avec des familles sinistrées, ce sont surtout les appareils domestiques et les meubles qui sont irrémédiablement détruits. Nous avons également des équipes de soutien psychologique prêtes à intervenir là où ce sera nécessaire. Nous verrons quels autres besoins surgiront à un stade ultérieur. Nous rappelons constamment aux gens de ne pas boire l’eau courante, parce que cela représente des risques pour la santé. Des voitures et des camping-cars ont été emportés par les eaux, mais cela est du ressort d’autres services. Le sentiment général est que l’important est d’avoir survécu, parce que les biens sont remplaçables, mais la vie – non.
Les inondations ont également noyé des centaines d’animaux, aussi bien sauvages que domestiques. « C’est difficile d’en parler à un moment aussi tragique où des vies humaines ont été perdues, y compris d’ailleurs celle d’une personne dévouée à la cause du sauvetage des animaux abandonnés, la vétérinaire Daniéla Yordanova », dit Yavor Guetchev, un des défenseurs des animaux les plus actifs en Bulgarie, en ajoutant :
Quand on parle d’animaux, il s’agit de deux groupes. Il y a d’abord les animaux de compagnie : chiens, chats, lapins, qui ont des propriétaires dans la plupart des cas. Ce groupe comprend aussi les animaux abandonnés. Pour eux le problème n’est pas si important, parce qu’ils sont de petite taille et faciles à transporter. Le second groupe est celui des animaux de ferme et là les choses sont plus compliquées. Par exemple, pour évacuer une petite ferme avec des vaches, il faut du transport et des gens qui savent comment s’occuper des animaux. Un gros animal paniqué, et ils paniquent en cas de catastrophe naturelle, peut devenir dangereux pour les gens s’ils ne savent pas comment agir. Il n’y pas de mesures prévues pour l’évacuation des animaux et cela m’attriste. Le problème est aussi que lorsque les gens s’évacuent, ils laissent souvent leurs animaux chez eux. Il arrive même que les chiens soient attachés, ce qui les condamne. Alors qu’il faut à peine 20 secondes pour détacher les animaux et leur donner une chance de survivre. Au niveau du pouvoir central rien n’est fait pour les animaux. Je pense que chaque ferme et chaque commune doivent disposer de plans pour de telles crises, où il est clairement défini comment il faut procéder aussi bien avec les gens qu’avec les animaux : comment les évacuer, comment les transporter, où les installer et que faire une fois le sinistre passé. Les seules organisations capables de fonctionner en temps de catastrophe naturelle sont la Croix-Rouge bulgare, les sapeurs-pompiers et les services de protection civile, et puis certaines communes ont des équipes de secours en cas de sinistre ou d’accident, mais elles sont bien trop rares, conclut Yavor Guetchev.
Version française : Christo Popov
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