Chaque automne, la célèbre soprano bulgare Raïna Kabaivanska, vivant en Italie depuis de longues années, accueille à la Nouvelle université bulgare de jeunes talents venus du monde entier pour y suivre sa classe de maître – la première du genre en Bulgarie, dont les débuts remontent à 2001. Jusqu'à présent, plus de 200 chanteurs lyriques venus d'Europe, des États-Unis, d'Amérique du Sud, d'Australie, d'Asie et d'Afrique y ont participé. Cette année, l'événement a lieu pour la 23e fois du 19 septembre au 7 octobre.
Cette masterclass est une opportunité pour les jeunes artistes lyriques de se familiariser davantage avec l'art de Raïna Kabaivanska et d'acquérir de son expérience tout en améliorant avec elle leur technique vocale et leur jeu scénique. C'est par le biais d'un concours que les participants sont sélectionnés parmi un grande nombre de candidats et les meilleurs d'entre eux font partie du concert de gala final des lauréats participant également aux représentations de l'Opéra et du Ballet de Sofia. Les meilleurs participants de la classe de maître deviennent les bénéficiaire d'une bourse auprès du fonds de Raïna Kabaivanska afin de pouvoir poursuivre leurs études en Italie.
"Cette année, des jeunes de 19 pays se sont inscrits à la masterclass", a dit pour la Radio nationale bulgare Raïna Kabaivanska :
"Il y a beaucoup de belles voix sur Terre. Et ces jeunes chanteurs sont très bien formés. De nos jours, l'information est quelque chose de génial, parce que au téléphone ou à la télé le monde entier est à portée de main. C’est exactement ainsi que ma classe de maître à Sofia est devenue virale. Mes classes ont toujours suscité un grand intérêt et de nombreux candidats se sont inscrits, mais la règle à laquelle j'adhère est qu'il ne faut pas alimenter leurs illusions. Il s’agit d’un métier qui devient de plus en plus difficile. Parce que le théâtre contemporain n’est plus le même qu’il y a 50 ou 100 ans. Le théâtre est quelque chose de vraiment spécial, quelque chose qui vous procure de l'émotion, quelque chose qui crée l'illusion, qui vous donne envie de vivre. Dès que j’entre au théâtre, je me sens mieux. C'est ici que se trouve un monde à ma mesure. Le monde extérieur au théâtre ne m’appartient pas autant que celui à l’intérieur du théâtre. Et nombreux sont les jeunes qui veulent vivre dans cette illusion. Parce que l’opéra est une illusion – une illusion d’émotions, d’une grande excitation qui éveille encore aujourd’hui des sentiments chez les gens."
"Trois semaines, soit la durée de chaque classe de maître, ne suffisent pas pour devenir chanteur d'opéra", explique Raïna Kabaivanska. Cela demande au moins deux ans de travail acharné, mais ce qui est assez difficile à trouver, ce sont de bonnes écoles.
"Je fais partie des rares personnes issues de la vieille école de chant italienne", poursuit-elle. "Donc ces enfants que je choisis, ce sont des enfants qui ont du talent, qui ont un bel avenir devant eux. Grâce à ma grande expérience, étant donné que j'ai 88 ans et que je fais ce métier depuis plus de 70 ans, je peux dire sans hésitation qui se dirige vers un avenir radieux et qui n'aura pas cette chance. Le talent seul ne suffit pas. Tout d’abord, il faut travailler dur pour y parvenir. Et puis – l’intelligence. De nos jours, vous devez vous concentrer sur ce qu’attend votre public. Vous devez vous mettre dans la peau de votre personnage, vous identifier à celui que vous incarnez. Un chanteur d’opéra doit posséder de nombreuses qualités."
Et que lui apporte le contact avec les jeunes ? Raïna Kabaivanska dit qu'elle est très émue par chaque réalisation de ses élèves, par chaque réussite ou performance.
"J'ai eu de la chance et j'ai eu l'opportunité de travailler avec les plus grands musiciens de mon époque. J'ai collaboré avec le maestro Karajan, au Metropolitan, à la Scala, à Paris... Je porte donc un héritage très précieux. Et je veux le transmettre aux jeunes. Parce que j'aime les jeunes. Ils sont ma source d’énergie de la vie, et ce qui représente pour moi le bonheur ultime est de les voir se réaliser. Et à vrai dire, mes étudiants sont dispersés à travers le monde. Ils ne jouent pas tous des rôles importants, mais cela n’a pas d’importance. Peu importe que le rôle soit grand ou petit ! Ce qui est important, c'est que vous soyez sur scène, que vous chantiez et exprimiez ce que vous êtes, l'essence intime de votre être. C'est le plus grand bonheur."
Edition : Krassimir Martinov (d’après une interview de Daniela Goleminova, chaîne "Horizon" de la RNB)
Version française : Svjetlana Satric
Credit photos : Raina Kabaivanska School
Le peintre cosmopolite Phénix Varbanov est venu de Paris à Sofia pour y présenter son exposition "Courant d’arrachement" qui continue jusqu'au 31 mai. Son œuvre majeure est "Une goutte d’eau dans l’océan", mais le but de toute l’exposition est de..
Le rebec / gadulka en bulgare/, est un instrument à cordes proche de la vièle, associé surtout au folklore et à son passé. En effet, adapter cet instrument à l’air du temps et aux styles et interprétations modernes de notre..
Cette année au Festival de Cannes, tous les yeux étaient braqués sur l’actrice Maria Bakalova. L’actrice bulgare a assisté à la première de son nouveau film "The Apprentice", un long métrage très anticipé présenté en compétition. Bakalova a défilé sur..
Christo Tsokev est né en 1847 à Gabrovo. A l’âge de 12 ans il part étudier l’art des zographes (peintres d’icônes) au monastère de Hilendar au mont..