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Élections législatives : Quo Vadis ?

Gouvernement régulier ou nouvelles élections ? Le dilemme reste entier…

| Modifié le 10/06/24 à 14:56
Photo: BGNES

La nouvelle victoire de GERB-UFD aux élections législatives anticipées est loin de rassurer et de faire croire que la coalition formera facilement un nouveau gouvernement en faisant appel à d’autres formations, pour parvenir à une configuration politique comme celle que nous avons connue ces derniers mois. Même si les leaders de GERB, Boyko Borissov et du MDL, Délyan Péevski, /qui a des chances de sortir deuxième du scrutin/, réussissaient à parler d’une voix, comme on l’a constaté depuis quelque temps, et à s’entendre sur la composition du nouveau gouvernement de la Bulgarie, ils auront quand même besoin d’un troisième partenaire pour asseoir leur majorité au parlement. Il est fort possible, dans ce contexte, qu’ils fassent appel à "Il y a un tel peuple", 6e aux élections, qui toutefois s’est avéré assez "infidèle" dans le passé, réussissant à torpiller, à un moment critique, le gouvernement de Kiril Petkov. Aucune chance de voir les anciens non-partenaires, GERB-UFD et "Poursuivons le changement-Bulgarie démocratique" remettre le couvert, après la déclaration de Boyko Borissov qu’il ira lui-même chercher le mandat présidentiel en vue de la formation du nouveau gouvernement de la Bulgarie. D’où les nombreuses inconnues et incertitudes autour de l’avenir politique de la Bulgarie et du nouveau rapport des forces à l’Assemblée nationale…

Sinon, la participation aux élections n’a été que de 32% et 5% des électeurs ont voté blanc. La grande surprise est l’entrée au parlement d’un parti frais émoulu qui se prénomme "Grandeur" et qui est dirigé par un ancien colonel des Services de la Sûreté, Nikolay Markov. Pour résumer, une fois de plus, les Bulgares ont brandi un carton orange à leur classe politique, comme indiqué à la RNB le directeur exécutif de l’Institut "Gallup International Balkan", Parvan Siméonov. A ses dires, l’avancе à deux chiffres de GERB-UFD ne signifie en aucun cas un retour de flamme des électeurs bulgares, mais une attente de voir apparaître un nouveau grand acteur qui proposerait réellement le changement, et cet acteur pourrait être incarné par le président Roumen Radev. Parvan Siméonov est d’avis que Boyko Borissov commettrait une erreur s’il misait sur un gouvernement purement politique. La logique dicterait une alliance entre GERB-UFD, le MDL et "Il y a un tel peuple"…

"Un gouvernement pas trop politisé, et plutôt opérationnel. Si GERB et MDL arrivent à former un gouvernement politique, même si le MDL agissait en toute discrétion,  la vague de contestation ne tardera pas à se déchaîner dans le pays. Ils doivent mettre en place un gouvernement proche de la structure d’un gouvernement intérimaire, mais avec un programme clair, sans aucune rotation ou autres expérimentations aléatoires".

Le politologue, Guéorgui Kiriakov estime aussi que le prochain gouvernement doit être composé par GERB, le MDL et "Il y a un tel peuple". Mais il rejette l’idée d’un gouvernement d’experts, recommandant plutôt des "négociations normales pour une gouvernance en coalition". Quant aux mauvais résultats de "Poursuivons le changement-Bulgarie démocratique" /PlC-BD/, ils seraient dus à une campagne de dénigrement, attisée par les scandales et autres enregistrements compromettants sortis par leurs opposants politiques.

"Leur campagne était aussi mal orchestrée, avec des messages mal structurés sur les réseaux sociaux principalement et une mauvaise communication avec les électeurs", a ajouté Guéorgui Kiriakov. – Une fois de plus, PlC-BD et d’ailleurs tous les anciens partis de droite ont attendu que les électeurs viennent à eux. Sauf que la logique de la campagne électorale dicte le contraire, à savoir que les politiques aillent chercher les électeurs."

Le politologue, Pétar Tcholakov n’accepte pas la thèse de la campagne électorale trop molle :

"Il y a eu une campagne électorale, avec des coups bas, des enregistrements compromettants et une bataille féroce à qui l’emportera. En revanche, ce qu’on voit en Bulgarie, c’est que les Bulgares en ont ras-le-bol et qu’ils ne prêtent plus attention aux politiques. De nouveaux visages ou acteurs les feront peut-être changer d’avis, qui sait… "

La grande surprise de ces élections est ce parti qui se définit comme celui de la "Grandeur" dont le profil est plutôt flou et qui souvent a été considéré comme la branche modérée de "Renaissance". Et il y a du vrai dans ces deux hypothèses, selon Parvan Siméonov :

"Je dois vous avouer, que ces derniers mois, alors que je sillonnais le pays, on me demandait souvent comment évoluait le parti du colonel Markov. Une vraie légende, cet homme, et une question aux aspects anecdotiques qui, comme on peut le constater ce matin, s’est avérée plus que vraie. Car visiblement, les adeptes du "colonel Markov" n’ont pas perdu leur temps et ont glané des sympathisants à droite à gauche, ce qui les a propulsés sur la scène politique et dont les soutiens pourraient augmenter".

Parvan Siméonov ne saurait se prononcer sur l’avenir de cette nouvelle "star" qui pourrait /ou pas/ barrer la route de "Renaissance". Toujours est-il qu’il a comparé "Grandeur" à une anomalie et un phénomène de mode, découlant de la lassitude des Bulgares, entraînés dans une spirale d'élections sans fin..


Crédits photos : BTA, BGNES, RNB, archive

Edition : Diana Tsankova /d’après des entretiens de Pétar Stamatov et Sylvia Vélikova, chaîne info de la RNB/.




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