Après l’acte indépendant le plus audacieux de leur histoire, la Réunification de la Principauté de Bulgarie et la Roumélie orientale le 6 septembre 1885, les Bulgares expriment une nouvelle fois la force de leur unité et la foi en leurs propres forces le 22 septembre 1908. Cette date une fête officielle, le Jour de l’Indépendance, symbolisant le changement de statut juridique international de la Bulgarie qui évolue d’un pays vassal à un État libre et souverain.
« Le Jour de l’Indépendance est une fête majeure pour les Bulgares, car c’est à cette date qu’ils accèdent à un statut d’État à part entière », dit l’historien le professeur Nikolay Kanev, vice-recteur de la recherche et l’activité artistique à l’Université de Veliko Tarnovo « Saints Cyrille et Méthode » :
Dans l’esprit collectif la date majeure est celle du 3 mars 1878, la Libération de la Bulgarie des cinq siècles de joug ottoman. Mais bien que la Bulgarie renaisse alors des cendres, elle est toujours un État imparfait, vassal de la Sublime porte, un acteur incomplet sur la scène internationale. Le Jour de l’Indépendance, le 22 septembre 1908, devient la date où la Bulgarie devient un État à part entière, parce qu’elle n’est plus assujettie à personne, ne paie plus d’impôts au suzerain qu’était jusqu’alors l’Empire ottoman. Le 22 septembre est donc une date qui doit nous rendre légitimement fiers.
Au cœur des événements se trouvent le prince Ferdinand et le premier ministre Alexandre Malinov. C’est à eux que nous devons le Manifeste, lu par le prince à l’église des « Saints 40 Martyrs » à Veliko Tarnovo. « En proclamant l’Indépendance le prince Ferdinand devient tsar des Bulgares. Cet acte apporte au peuple bulgare la liberté pleine et entière et en même temps ce Manifeste fait référence aux Bulgares restés hors des frontières de la Bulgarie libre », dit le professeur Nikolay Kanev.
Les historiens parlent souvent de points de détail dans les événements historiques, mais lui préfère un regard plus global sur les intérêts géopolitiques qui sont selon lui la cause de l’échec de ce rêve bulgare :
Personne n’a intérêt d’une Bulgarie unie, pas simplement à cause de sa superficie et sa puissance, mais le fait qu’elle deviendrait un facteur incontournable de la politique européenne pour des raisons économiques et géopolitiques. Une Bulgarie unie du delta du Danube à la Thrace occidentale, proche de la mer Adriatique, signifierait que les routes commerciales vers l’Europe ou le Proche-Orient ne pourraient pas contourner la Bulgarie et les intérêts politiques des divers acteurs sur la scène mondiale ne pourraient se réaliser qu’en tenant compte du rôle de la Bulgarie.
Photos: Ivan Bazov, Guergana Mantchéva, wikipedia.org
Version française : Christo Popov
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