Dans une des rues les plus animées du quartier de Bruxelles  Schaerbeek, nous tombons sur une épicerie avec uniquement des produits bulgares : luténitsa, yaourt, fromage, charcuteries, boza, banitsa bulgare traditionnelle et plein d’autres choses délicieuses. Le propriétaire Tihomir Hristov explique que c’est une entreprise familiale qui a commencé à faire le commerce de produits alimentaires bulgares en 2007 quand la Bulgarie est entrée dans l’UE. La famille a commencé par une épicerie et en possède à présent quatre à Bruxelles, une à Anvers et une en ligne. Tihomir Hristov dit que les clients sont de nationalités très diverses et que le produit le plus demandé est le yaourt bulgare :

Il y a un caractère cyclique dans le commerce, chaque saison a des produits différents particulièrement demandés. Mais un des produits les plus achetés à longueur est certainement le yaourt bulgare. En mai et juin ce sont les tomates roses bulgares qui sont les plus demandées. Environ 80% des clients sont des Bulgares. Il y a aussi beaucoup de Roumains. Ces dernières années beaucoup d’Ukrainiens sont arrivés en Belgique à cause de la guerre et nous avons aussi beaucoup de clients ukrainiens. Les clients étrangers augmentent en nombre de jour en jour, dit Tihomir Hristov.

Notre compatriote tient à ce que ses produits soient frais et de bonne qualité et c’est pourquoi il en importe toutes les semaines de Bulgarie :

Nous importons de la marchandise de Bulgarie par camions chaque semaine. Tous les membres du personnel sont des Bulgares. Nous en sommes très satisfaits, ils travaillent tous avec le sourire. Il y a de petites querelles de temps à autre, mais elles sont vite oubliées. Nous nous entendons tous, nous nous entraidons, nous sommes un bon collectif.

Et si on compare la Bulgarie et la Belgique en termes de climat d’affaires, où y a-t-il de meilleures conditions pour réussir comme entrepreneur ?

Les deux pays ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Depuis un an ou deux l’écart commence à se réduire en termes de niveau de vie. Je ne sais pas si c’est parce qu’il baisse en Belgique ou il grimpe en Bulgarie. A mon avis, quand on travaille dur, quand on sait ce qu’on fait, quand on investit en soi, on étudie, on apprend, alors où que l’on se trouve, on réussira dans la vie.

Le travail dans ses magasins occupe presque tout le temps disponible de Tihomir Hristov. Il est en contact quotidien avec des Bulgares, mais reconnaît avoir la nostalgie du pays natal :

La Bulgarie occupe toujours la première place dans mon cœur et j’y retourne chaque fois que je peux voir mes parents et mes proches. En Belgique il y a dans certaines régions des familles entières de Bulgarie : grands-parents, tantes, cousins. Peut-être qu’ils ne sont pas si nostalgiques. Pour moi c’est différent, mes amis et mes proches sont tous en Bulgarie et ils me manquent. Enfin, ce n’est pas si dur, on est au 21^e siècle, on peut y aller pour quelques jours et revenir ici. Je vis en Belgique avec ma femme et notre enfant. On est contents de la vie et on ne fait pas de plans à long terme. On travaille, on part en vacances, on revient et on se remet au travail. A ce stade nous sommes en Belgique, mais pour combien de temps, l’avenir le dira. Je voudrais bien qu’un jour on rentre en Bulgarie pour de bon, conclut Tihomir Hristov.

Daniéla Goléminova

Version française et publication : Christo Popov

Photos : facebook.com/MOVISBVBA