La saison d’été bat son plein en Bulgarie et les touristes, bulgares et étrangers, doivent consacrer une bonne partie de leur budget aux établissements de restauration où la montée des prix se fait sentir. Certaines des raisons en sont le retour de la TVA pour ce secteur de 9% pendant le Covid aux 20% habituels, ainsi que la flambée des prix des produits alimentaires et l’augmentation du SMIC.

Une équipe de Radio Bulgarie s’est entretenue avec des clients de restaurants à Sofia pour leur demander s’ils trouvent les prix trop élevés et s’ils craignent que cela va empirer après le passage à l’euro.

Clement a 20 ans. De mère autrichienne et père bulgare, il vit et travaille en Grande-Bretagne. Il tient à ce que le lev bulgare soit préservé et trouve que les prix grimpent dans les deux pays :

Je vis au Royaume-Uni et je ne suis peut-être pas la bonne personne pour commenter ces changements. Je suis un fervent partisan du lev et je pense que l’adoption de l’euro est une erreur. S’il y avait un référendum pour le lev, je signerais des deux mains. Il y a un sentiment de montée des prix aussi bien en Bulgarie qu’en Grande-Bretagne.

Dorothéa, 22 ans, est née en Bulgarie, mais a passé presque toute sa vie aux États-Unis et préfère donc communiquer en anglais :

J’ai du mal à donner un avis, parce que je ne serai pas parmi ceux qui devront subir les effets de l’euro, mais je le soutiens. Je pense que l’UE a amélioré le niveau de vie des gens et qu’elle se fait du souci à cause de la montée des prix et de la baisse du niveau de vie.

Les restaurateurs en Bulgarie n’ont pas de problèmes avec l’adoption de l’euro à partir de 2026 ou le double affichage des prix, en léva et en euros, devenu obligatoire le 8 août. Le problème est plutôt le réglage des caisses enregistreuses, dit le président de l’Association bulgare des établissements de restauration Richard Alibégov :

Ce n’est pas que nous ne sommes pas prêts. Parce que cela dépend uniquement des sociétés avec lesquelles nous travaillons et des sociétés qui vendent des caisses enregistreuses. Ce n’est pas quelque chose que les restaurateurs peuvent faire. Ce qui dépendait de nous a été fait.

Nikolay Karadimov, propriétaire d’un petit restaurant dans le quartier "Mladost", constate une montée des prix et une incurie de l’État. Il soutient le passage à l’euro, mais cela ne l’empêche pas de critiquer :

Malheureusement l’État ne résout rien et se contente de réglementer le double étiquetage en léva et en euros. Cela se fait à partir d’août, alors qu’on aurait dû nous donner un délai jusqu’au 1^er janvier.

La période de grâce pour la reconfiguration des caisses enregistreuses prend fin le 8 octobre. Après cette date les organismes de contrôle imposeront des sanctions si les prix des biens et des services ne sont pas libellés en léva et en euros.

Ivan Guergov

Version française et publication : Christo Popov

Photos : BTA, Pixabay, Pexels, BGNES, Annie Pétrova