La somme nécessaire à un train de vie correct pour une famille de 3 personnes a augmenté de 78 euros cette année par rapport à l’année dernière, atteignant environ 1300 euros nets par mois. Cependant, deux tiers des Bulgares touchent un salaire en dessous du seuil minimum vital. En outre environ 1 million d’occupés touchent moins de 500 euros par mois, indique l’étude de l’Institut d’études sociales et syndicales de la Confédération des syndicats indépendants de Bulgarie (CSIB) pour le 4^e trimestre 2023.

Le SMIC est actuellement de 475 euros. Il y a en Bulgarie 440 000 smicards, la plupart dans le secteur privé où une personne employée sur quatre touche le salaire minimum. D’une part cela pose la question d’éventuelles rémunérations payées sous le manteau et donc de revenus non déclarés ; d’autre part cet état de fait est un signe que l’économie bulgare offre un grand nombre d’emplois peu qualifiés.

Les données publiées indiquent aussi que les travailleurs bulgares restent les plus pauvres de l’UE. Bien que le salaire moyen national dépasse les 1000 euros, environ 40% des salariés touchent moins de 500 euros par mois. « Dans le contexte des prix en augmentation constante de la plupart des produits alimentaires cela ne peut que provoquer le sentiment que nous devenons de plus en plus pauvres », constate le leader de la CSIB Plamen Dimitrov.

Ce sont justement les prix des produits de première nécessité qui grimpent le plus et c’est cette augmentation incessante des prix des 20 produits de base formant le petit panier de la ménagère qui crée l’impression que l’inflation n’est toujours pas jugulée.

Un smicard en Bulgarie peut se payer les marchandises de première nécessité environ 7 fois par mois. En Allemagne le smicard peut les acheter 32 fois par mois, aux Pays-Bas 30 fois et en Espagne 24 fois. Le plus alarmant est que la rapidité à laquelle baisse le pouvoir d’achat creuse l’écart entre les travailleurs bulgares et ceux des autres pays de l’UE, note Plamen Dimitrov :

Les gens à bas revenus ne peuvent pas ne pas payer leurs factures d’électricité, d’eau, de chauffage, de téléphone, etc. Les choses qu’ils ne peuvent pas se permettre par manque de moyens sont toutes sortes d’activités culturelles et éducatives, de nouveaux vêtements, des aliments de qualité, des vacances et ainsi de suite. Les restrictions sont nombreuses et les gens qui touchent moins de 500 euros par mois ne peuvent pas vivre pleinement du point de vue des calories nécessaires à tenir le coup jusqu’à la prochaine paie, ils ne peuvent pas satisfaire leurs besoins physiologiques de base. Un smicard chez nous ne peut pas s’acheter les produits du petit panier de la ménagère deux fois par semaine.

Crédits photos: BGNES, BTA

Version française : Christo Popov